Qui n’a pas déjà entendu à tort et à travers l’idée quelque peu farfelue que l’utilisation de la radio, la charge d’un smartphone ou encore l’allumage des phares d’une voiture électrique aurait pour effet déplaisant de massacrer son autonomie? De même, parmi les histoires savoureuses du web, un certain utilisateur de LinkedIn a récemment partagé le souvenir croustillant d’un vendeur de concession auto avec des idées bien arrêtées, proclamant fièrement que juste le simple fait de charger un smartphone mettrait un désagréable coup de pied dans l’autonomie de sa chère voiture à hauteur de 100 longs kilomètres.

Il est grand temps de faire table rase de ces fadaises qui tiennent le haut du pavé dans la tête de quelques malheureux mal informés ! Pour cela, nous allons faire un tour d’horizon des différents ordres de grandeurs en jeu. Ainsi, vous deviendrez une véritable machine de guerre, prête à contre-attaquer avec des faits incontestables chaque fois que vous tombez sur une ânerie de ce genre.

Il s’agit d’une question d’ordres de grandeur, voyez-vous !

La capacité de notre bonne vieille batterie de voiture électrique s’évalue en kilowattheures (kWh) et, en fonction des modèles, la taille de ces batteries vacille entre environ 40 kWh pour les formats de poche et plus de 120 kWh pour les versions XXL. Au niveau de l’autonomie, c’est la même chanson, avec des capacités qui s’échelonnent de 300 à plus de 700 kilomètres lorsqu’on applique le cycle WLTP.

En y réfléchissant bien et d’une manière raisonnable, nous pourrions estimer à 15 et 25 kWh (par 100 kilomètres) la consommation des véhicules électriques à pleine vitesse. Autrement dit, chaque kilomètre avalé sur l’autoroute mangerait entre 150 et 250 Wh.

En se concentrant sur un smartphone dernier cri, les puissances de recharge frôlent les 50 Watts, soit 50 Wh moins purs après une heure de charge. Ainsi, atteindre l’équivalent d’un kilomètre d’autonomie sur autoroute requiert de 3 à 5 heures de charge continue de votre téléphone, à fond les ballons.

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Au final, il saute aux yeux que l’affirmation initiale est complètement à côté de la plaque. En effet, brancher son smartphone ne provoque pas une chute libre de 100 kilomètres d’autonomie. En poussant le vice à son paroxysme, même en le chargeant à bloc pendant des heures jusqu’à la gueule d’un loup, l’impact serait aussi impressionnant qu’un pétard mouillé.

Cette quête intemporelle pour dévoiler la pure vérité…

Il était une fois, au retour des beaux jours du printemps dernier, que nos camarades audacieux d’Automobile-Propre ont décidé de monter au front pour se vautrer dans ce délicieux défi d’arpenter la forêt d’incertitudes, juste pour déterrer la vérité primordiale. En mettant sur le grill et scrutant le tourbillon d’équipements énergivores dans une bagnole électrique, ils avaient pour cobaye une Hyundai Ioniq électrique 6. Mais ne vous y trompez pas, la grande majorité des résultats de ce voyage intersidéral vers la vérité pourrait bien s’appliquer à toute charrette électrique qui roule sur nos belles vieilles routes.

Alors, qu’est-ce qu’on a appris de cette quête héroïque? Eh bien, figurez-vous, dix minutes de ce doux dégivrage qui efface la couche glaciale de votre lunette arrière ne feront grignoter à votre engin que 80 Wh de son régime énergétique. Ou encore, mettez-vous au confort, faites-vous plaisir et allumez ces deux sièges chauffants à fond les ballons pendant une heure, vous ne consommerez que 240 Wh. Prenez la consommation moyenne sur l’autobahn des voitures électriques (entre 150 et 250 Wh/km), et tout ça sonne comme de la rigolade, ne représente rien d’autre qu’une surconsommation de moins de deux virées d’un kilomètre chacune.

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Wouah, là, alors imaginez-vous voyager dans cette ambiance frileuse et froide, rien que pour gratter ces minuscules 2 kilomètres supplémentaires de trajets si vous zappez ces pauvres sièges chauffants pendant votre heure de croisière. Regardez, ces petits coquins de chez Automobile-Propre n’ont laissé rien au hasard. Ils ont encerclé tout – les projecteurs, ces lumières blink-blink, l’aura sonore de ce klaxon et ce joli joujou appelé radio. Et, devinez quoi? Allez, devinez…pas grand-chose! Quelle que soit l’utilisation de ces joujoux, ils ne toucheront en rien à cette précieuse autonomie qui vous est si chère.

L’équation du chauffage

Vous avez sûrement noté que parmi tous les « dévoreurs » d’énergie dans votre voiture électrique, certains champion poids-léger comme les phares et la radio, n’auront pas un impact majeur sur votre voyage. Cependant, notre loup déguisé en mouton, le grand mangeur d’énergie, n’a pas encore été cité : j’ai nommé le chauffage!

Imaginez qu’avec une batterie pleine à craquer de 50 kWh, vous zoomiez sur l’autoroute à une vitesse moyenne de 100 km/h sans le chauffage. Votre autonomie serait alors de 250 kilomètres avec une consommation de 20 kWh/100 km. Ajoutez ce doux murmure du chauffage à plein régime, et votre consommation grimpe à 25 kWh/100 km, réduisant votre autonomie à 200 kilomètres.

Donc, allumer le chauffage à fond provoque une perte d’autonomie allant jusqu’à 50 kilomètres, soit 20% de l’autonomie initiale. Et pendant tout ce temps passé à savourer la chaleur, votre smartphone pourrait être branché sans enlever même un kilomètre de votre tableau de bord.

Entre nous, ça ne devrait pas être une surprise si je vous dis que les voitures électriques n’ont pas vraiment le coup de foudre pour l’hiver, notamment à cause de cette hausse de la consommation. En pratique, le chauffage de l’habitacle peut demander près de 5 kW pour les véhicules non équipés de pompe à chaleur.

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Dans un scénario extrême mais non improbable, le chauffage à bloc pendant une heure peut pomper environ 5 kWh, l’équivalent de 20 à 35 kilomètres d’autonomie ou 10% de batterie in a 50 kWh car. Impressionnant, non?

Il faut quand même prendre ces chiffres avec des pincettes. Après tout, qui laisse vraiment son chauffage à fond pendant des heures? Sans pompe à chaleur, la consommation moyenne cible plutôt 1 à 2 kW en régime de croisière, comme l’ont démontré nos amis de Automobile Propre avec l’ID. Buzz de Volkswagen.

The Cool Ring dans le coin: la climatisation

Quand il s’agit de la climatisation, le tableau est bien moins sombre: la consommation atteint plutôt 1 à 2 kW, et la même règle s’applique aux voitures avec une pompe à chaleur. Si on reproduisait le même test avec un bolide électrique muni d’une pompe à chaleur, on se retrouverait avec une perte d’autonomie située entre 10 et 20 kilomètres, ce qui représente 4 à 8% de la batterie. Pas étonnant alors que cette option soit souvent privilégiée lorsque possible.

En fin de compte, inutile de jouer les maniaques de l’économie et de désactiver votre radio, débrancher votre smartphone ou même mettre fin à la détente offerte par votre siège chauffant. Ces facteurs ont une influence minime sur la consommation, surtout en comparaison à l’énergie nécessaire pour propulser votre voiture. L’astuce magique réside dans le contrôle du système de ventilation.

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